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Ïðîãðàìóâàííÿ
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Ðèòîðèêà
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Ñòàíäàðòèçàö³ÿ
Ñòàòèñòèêà
Òåõíîëî㳿
Òîðã³âëÿ
Òðàíñïîðò
Ô³ç³îëîã³ÿ
Ô³çèêà
Ô³ëîñîô³ÿ
Ô³íàíñè
Ôàðìàêîëîã³ÿ


Extension et restriction du sens

Des glissements du sens qui se font à l’intérieur de la langue ont plusieurs causes.

1. Les changements qui se sont produits dans les choses, grâce aux progrès de la technique. Par exemple, la «plume» avec laquelle on écrit n’est plus une «plume» d’oie, mais elle en garde le nom. Une «lampe» à huile, une lampe à pétrole, une lampe électrique continuent à s’appeler «lampe».

2. Le changement de la connaissance que nous avons de la chose. La science nous a donné de nouvelles connaissances du réel et si elle n’a pas créé de nouveaux termes, le contenu des mots gui désignent ce réel se trouve changé. Par exemple, les notions de l’électricité, celle de l’atome ne sont plus telles qu’elles avaient été au siècle dernier.

3. L’attitude des hommes envers les choses change avec les changements du régime politique ou social.

Par exemple, le contenu des mots tels que «socialisme», «liberté» et autres dans les pays capitalistes et dans les pays socialistes est différent, pourtant les mêmes noms leur restent.

Les changements du sens des mots amènent ordinairement l’extension ou la restriction du sens.

On appelle «extension de sens» le cas du changement de sens où le mot qui désignait un concept concret et particulier commence à désigner un concept plus général.

L’exemple classique de l’extension du sens est le mot «bureau». Le premier sens de ce mot apparaît avec 1/ une pièce de «bure», étoffe de laine grossière (un homme vêtu de «bureau» – bureau – petite bure).

2/ On recouvre de ce «bureau» une table de travail: le nom de l’étoffe passe au meuble.

3/ Le nom du meuble sert à désigner la pièce où se trouve ce meuble (le «bureau» du directeur).

 

4/ Au pluriel «bureaux» s’applique à l’ensemble des pièces de ce genre dans une administration (les bureaux du ministère).

5/ On applique le mot au groupe des personnes qui s’occupent des intérêts d’une société, d’une réunion publique, etc. et se réunissent autour de «bureau» (2-ème sens); dans ce cinquième emploi, le mot devient un collectif (désignant un bloc président, vice-président, secrétaire, etc.). Il correspond en russe au «présidium».

Un autre exemple. «Boucher» était d’abord un marchand le viande de bouc, à présent – un «marchand de viande».

L’extension de sens résulte de transfert du nom basée sur les rapports de contiguïté on de similitude. Dans certains cas, au contraire, la marche de la pensée est inverse; le mot commence à désigner un ensemble, une collection d’objets, puis par suite de restriction ou plutôt par une spécialisation de la signification, il arrive à ne plus désigner qu’une partie limitée de ce qu’il désignait dans sa signification première.

Ainsi, «labourer» s’appliquait à tout travail avant de se dire seulement du travail de la terre. «Menuisier» se disait de n’importe quel ouvrier. Vers la fin de XVI siècle, le mot finit par se restreindre aux ouvriers qui travaillent le bois. Encore quelques exemples: 1) le «monde» signifiait proprement l’univers; 2) il désigne spécialement le globe terrestre (le voyage autour du monde); 3) puis une partie de la terre (Le Nouveau Monde); 4) puis les hommes qui habitent la terre, la société des hommes (l’opinion du monde); 5) enfin plusieurs personnes (Est – il venu du monde?)

«Dégradation» et «amélioration» du sens des mots

Chaque langue possède des mots soit disant neutres, c’est-à-dire des mots qui expriment des concepts (notions), sans y ajouter une idée de jugement. Tels sont: arbre, triangle, dormir, violet, liquide etc. D’autres, tout en désignant un concept, y ajoutent aussi un jugement de valeur. Tels sont: héros, poltron, richard, élégant, admirable etc.

Il va sans dire que l’appréciation des choses et des actions diffère suivant le milieu, l’époque, les circonstances. Il arrive qu’un mot, neutre à l’origine, prend avec le tempe une nuance péjorative. Par exemple: le mot «garce» qui n’était que le féminin du nom «gars» et désignait «une jeune fille», dans le français moderne est devenu un mot d’injure. Le mot «fille» a subi le même changement du sens. S’il ne s’emploie pas avec la signification d’une enfant ou d’une ouvrière (ma fille, votre fille, une fille de ferme), il doit être accompagné d’une épithète pour rester déñent (une petite, une jeune, une vieille fille). La valeur péjorative et dégradante des mots «garce» et « fille » est due aux raisons sociales.

«Brigand» et «bandit» désignaient à l’origine ceux qui faisaient partie d’une «brigade», d’une «bande», c’est-à-dire d’un groupe de gens unis par un travail collectif, d’un détachement de soldats. Comme à cette époque les jeunes soldats étaient des mercenaires qui attaquaient et ruinaient souvent la population paisible.

 

 

Les mots «brigand» et «bandit» ont pris une valeur dépréciative (négative), qu’ils gardent jusqu’à nos jours. Le mot «brigade» n’a pas pris la valeur dépréciative et les deux mots «brigand» et «brigade» ne se rapprochent pas à présent dans la conscience des sujets parlants (des hommes). Par contre, le mot «bande» a dégradé à l’exemple de «bandit».

Non seulement les mots, mais les morphèmes peuvent prendre une valeur dépréciative, par ex., les suffixes «-aille », «-ard », «-u ». Le mot «chenaille» qui sous l’influence de l’italien a pris la forme de «canaille» (du latin «canis» – chien) désignait à l’origine «une meute de chiens». Dans la langue d’aujourd’hui c’est un mot injurieux. Les mots: «marmaille», «valotaille», «prêtraille» sous l’influence du suffixe –aille ont pris un sens péjoratif, pareil aux mots russes dérivés à l’aide des suffixes «-a » et «-íÿ » - ä³òâîðà, ñîëäàòíÿ.

A la «dégradation» du sens s’oppose un changement du sens qui conventionnellement peut être nommé «amélioration»du sens.

La disparition de la coloration déprécative de certains mots s’observait déjà dans le latin vulgaire. Le mot du latin classique «equus» (cheval) a été remplacé par «caballus» qui signifie «rosse».

Les mots qui ne s’emploient que par rapport aux animaux et qu’on ne pouvait appliquer aux personnes qu’au sens métaphorique, par plaisanterie, ont remplacé les mots du latin classique: «testa» (tête), «gamba» (jambe), «bucca» (bouche), «manducare» (manger), etc.

Parfois un mot neutre prend une valeur positive. Tel est le mot « succès » qui désignait en ancien français «résultat», «issue» a pris avec le temps le sens actuel de «réussite».

Le mot «évêque» qui désignait un surveillant, avec l’extension du christianisme est devenu le nom d’une dignité d’église.

Tous les titres des personnes adhérant à la cour royale de même que les titres de hauts fonctionnaires d’état tirent leur origine des mots qui dans la féodalité désignaient quelque fonction de ménage chez le propriétaire d’un domaine féodal.

A l’époque du passage du féodalisme à la monarchie, ces mots sont devenus des termes d’honneur, des grades des plus hauts fonctionnaires d’Etat: la «cour» royale ou impériale (autrefois la cour de la propriété du seigneur), le maréchal de France (anciennement le maréchal-ferrant), baron (autrefois «garçon d’écurie»), chancelier (autrefois «clerc», celui qui travaillait à la chancellerie), etc.

Transfert du nom et du sens

Les tropes

Les transformations du sens propre vers le figuré peuvent être classées en figures dites tropes qui signifient «tours». Il faut distinguer deux espèces de tropes: les tropes métaphoriques et les tropes métonymiques.


Métaphore

Dans le transfert du nom par similitude des sens entre, en premier lieu, la métaphore (du grec transfert).

La métaphore est le moyen exclusivement répandu pour l’enrichissement lexical d’une langue et un moyen appliqué consciemment: les noms sont consciemment transférés d’un objet (ou d’un phénomène) à un autre. La métaphore est une comparaison, mais une comparaison en raccourci, une comparaison qui n’est pas exprimée par des moyens grammaticaux. Quand on dit: «Cet homme est fort comme un Hercule», il y a une comparaison qui est exprimée par la conjonction commeplacée devant le terme de comparaison Hercule, de même il y a une comparaison dans les expressions: cet homme, tel un Hercule, cet homme pareil à Hercule, cet homme ainsi qu’un Hercule (öåé ÷îëîâ³ê ÿê Ãåðêóëåñ, öåé ÷îëîâ³ê ìîâ (ïîä³áíèé äî) Ãåðêóëåñ(a) etc., où la comparaison est introduite par des mots: tel, pareil, ainsi que.

Mais quand on dit: cet homme est un Hercule (öåé ÷îëîâ³ê Ãåðêóëåñ), c’est un Hercule; cet homme, cet Hercule … il y a métaphore, la comparaison qui contient chacun de ces groupes de mots n’étant pas exprimée par des moyens grammaticaux.

Les métaphores se rencontrent dans tous les styles du langage. La langue commune emploie nombre de métaphores, on dit: le soleil se lève, le vent souffle, un péril me menace, un arbre agite ses branches.

La langue parlée emploie en outre des expressions métaphoriques: saisir la balle au bond (à propos d’une occasion favorable); mettre de l’eau dans son vin (se modérer, se radoucir). Les métaphores abondent dans l’argot, ce qui s’explique par le caractère concret et expressif de ce style; par exemple, la langue est une babillarde, la neige – la farine, le lait, l’estomac – le buffet, le coffre, la tête – la boule, la cafetière, la bouillotte, le visage – la façade, le portrait.

Les métaphores et expressions métaphoriques s’usent. Ainsi, les métaphores de la langue commune, telles que le soleil se couche et autres créées au début de la vie consciente de l’humanité ne sont plus senties comme telles, ce sont tout simplement des expressions abstraites.

Les objets concrets, les plantes, les animaux, les instruments reçoivent leurs noms par métaphore. Par ex., les animaux de mer portent le nom de mulets, de chiens, d’étoiles.

Les fleurs de jardin sont des gueules-de-loup, des pieds d’alouette, des boules de neige, etc. Le corps humain est la source de nombre de métaphores – la tête de pont, le pied d’une montagne, les dents d’une scie, la bouche d’un fleuve, les bras d’un fauteuil, etc.

La nomination expressive désigne la chose par rapport à celui qui parle et exprime la valeur affective, esthétique ou morale que le sujet parlant lui attribue.

Il ne s’agit pas seulement de nommer l’objet, mais de l’apprécier en même temps. Par ex., un bouc est un individu d’un certain aspect et d’un certain caractère, ce mot a en plus une nuance ironique et dépréciative.

 

L’appréciation esthétique ou morale est à la base des nominations de ce genre. C’est aussi par la métaphore qu’on dit en parlant des personnes mon chat, mon chou, un âne, une oie, une dinde, un chameau, etc.

Métonymie et synecdoque

La métonymie (du grec metonimiā – ïåðåéìåíóâàííÿ) et la synecdoque (du grec sinekdochē – ñï³âïåðåéìàííÿ) sont des transferts du nom par contiguïté des sens. La contiguïté des deux sens peut être spatiale, temporelle ou causale.

Les métonymies sont nombreuses et expriment différents rapports de lien entre le sens de base et le sens dérivé. Elles constituent à prendre:

1) Le contenu pour le contenant: boire un verre pour boire un verre de vin, manger une assiette pour manger une assiette de soupe, etc.

2) Parfois le contenant donne le nom au contenu, p. ex., le café désigne non seulement la boisson, mais aussi le lieu où l’on en sert. Un bouillon est non seulement une espèce de soupe, mais aussi un petit restaurant où l’on prend des repas à bon marché.

3) Le nom du lieu de la production s’emploie pour la production elle-même. Des tissus, des vins, des fromages ont reçu le nom des lieux de leur première production. Voici, p. ex., des noms de tissus: du cachemireêàøåì³ð (de Cachemire – une ville des Indes), du damasäàìàñ (de Damas, capitale de Syrie), la gaze (de Gaza, ville de Syrie). Voici des noms de vins et de fromages: du bordeaux – áîðäî (de Bordeaux, ville de France), de la madère – ìàäåðà (du nom de l’île de l’Océan Atlantique), du champagne – øàìïàíñüêå (du nom de l’ancienne province française située à l’est de Paris).

Les fromages: du brie (áð³), du camembert (êàìàìáåð), du roquefort (ðîêôîð) portent les noms des lieux de leur production.

4) Le nom de lieu d’une institution, d’un événement devient le nom de cette institution (Le quai d’Orsay désigne le Ministère des Affaires Etrangères en France, La Maison Blanche désigne le gouvernement des Etats-Unis) ou de l’événement (faire Stalingrad à quelqu’un –porter un coup décisif à qn).

5) Le nom de l’auteur ou de l’inventeur est pris pour le nom de l’œuvre ou de l’invention: lire du Maupassant, du Flaubert, jouer du Chopin, du Liste, acheter un Rubens, un David (peinture de David), etc.

Les guillemets, petits crochets ronds et doubles qui se mettent au commencement et à la fin d’une citation ont reçu leur nom de l’imprimeur français du XVIs. qui a introduit ce signe.

La guillotine, instrument d’exécution, a pris le nom de son inventeur, le docteur Guillotin, qui l’avait fabriquée pour des raisons d’humanité.

On dit que la synecdoque, variante de métonymie, prend la partie pour un tout: payer par tête, c.-à-d. par personne. L’abc se dit pour l’alphabet. Un vapeur pour un bateau à vapeur. A l’époque de la révolution bourgeoise française on appelait les révolutionnaires «sans-culottes».

 

 

C’est parce qu’ils ne portaient pas une culotte courte comme les aristocrates, mais un pantalon. Certains noms d’oiseaux sont des synecdoques: un rouge-gorge (áåðåñòÿíêà), une rouge queue (ãîð³õâîñòêà), un gros-bec (äóáîí³ñ) et autres.

Moins nombreuses sont des synecdoques qui désignent une partie par le nom d’un tout: un castor est le nom d’un petit animal et en même temps celui de sa fourrure (áîáåð) – acheter un castor pour acheter un chapeau fait du poil de cet animal. Toutes les métaphores, les métonymies, les synecdoques en tant que nominations faites par transfert des noms représentent un acte conscient du sujet parlant (de la personne qui parle).

Tabous et euphémismes

Chez certains peuples en voie de développement il est défendu d’employer certains mots.

Ces peules croient qu’il existe un lien organique entre les objets, les êtres, et leurs noms. Ils croient, par ex., que l’homme qui prononce son nom perd une partie de sa substance, c’est pourquoi, ils ne veulent pas se nommer aux étrangers incrédules qui pourraient abuser de l’emploi de leur nom et par cela même nuire à leur porteur. Cette défense de l’emploi de certains mots porte en linguistique le nom de «tabou» (de l’indonésien qui veut dire «sacré» – «ñâÿùåííèé»), mais parfois prend le sens contraire, celui de «damné» (ïðîêëÿòèé).

Dans les langues modernes se rencontrent des survivances de «tabous». Ainsi en français il est défendu d’employer le mot «Dieu» dans des jurons, de même on n’emploie pas le mot «diable» de peur d’attirer le courroux de l’un ou de l’autre. C’est pourquoi, on dit «parbleu» au lieu de «par Dieu» (ou bien «pardi», «parvienne» avec la même signification). La défense d’employer certains mots chez les peuples cultivés est déterminée par d’autres causes. Il y a des mots qui ne s’emploient pas pour des raisons de décence.

De là, la naissance des «euphémismes» (de deux mots grecs: «eu» - bien et «phémi» - je dis).

Les euphémismes sont des nominations périphrastiques, synonymiques ou métaphoriques employées pour ne pas prononcer les termes propres. Par. ex., pendant la I-re guerre mondiale, la langue administrative évitait d’employer le nom, de «maîtresse», en parlant des femmes non enregistrées des soldats pour ne pas les blesser, et lui substituait le nom de «compagne». Pour la même raison on dit «une femme respectable», «une femme d’un certain âge» au lieu de dire «une vieille femme».

L’emploi des synonymes du verbe «mourir», tels que: «décéder» ou «trépasser», «prendre l’âme», «s’en aller», «n’être plus», etc. sont aussi du domaine des euphémismes. L’emploi euphémique des expressions pareilles se rencontre dans toutes les langues. Comparez en russe: îòîéòè, ñêîí÷àòüñÿ, óéòè èç æèçíè (â ìèð èíîé), çàñíóòü âå÷íûì ñíîì, etc.

Parfois le mot de la langue maternelle est remplacé par un mot étranger, comme, par exemple, «vécé» (W.C.).

 

Les euphémismes qui sont appelés à faire oublier la motivation du nom finissent par devenir motivés eux-mêmes.

Les euphémismes de ce genre sont pleinement justifiés. Ils accomplissent une fonction stylistique.

Mais il y a des euphémismes d’un autre genre. Ainsi au XVII s. il existait en France le courant littéraire de «préciosité». Les «précieuses» aspiraient à se distinguer du parler du «peuple», en évitant certains mots «bas». Tels sont, les mots: verre, plat, assiette, chemise, mouchoir et autres qui ne devaient pas être employés. Les termes propres étaient remplacés par des mots de signification plus générale: aux trois premiers mots on substituait le mot: «vase» (ñîñóä), «mouchoir» était remplacé par le mot «tissu». Quand il était impossible de trouver un mot à valeur générale, on avait recours à une périphrase: la «chemise» devenait «compagne fidèle de la vie et de la mort».

Les raisons sociales de ce genre d’euphémismes sont tout autres que celles des premiers: leur but est de défigurer la réalité. Quoique la nature des euphémismes soit différente, tous, ils tendent à se transformer en mensonge.

Hyperbole et litote

L’hyperbole et la litote sont étudiées dans la lexicologie aussi sous le rapport du changement du sens.

L’hyperbole (du grec «huper» – au dessus et «bollein» – jeter) est une exagération, le moyen d’exprimer les hauts degrés. Quand on dit: «c’est à mourir de rire», «c’est à dormir debout», ou bien «jamais de la vie», «pour toujours», «cela n’en finit pas», «c’est formidable», «c’est colossal», «c’est un géant» – il y a une exagération qu’on manifeste.

La litote (du grec «litotes» – simplicité) est un phénomène opposé à l’hyperbole.

La litote s’emploie au cas où l’on veut faire comprendre ce qui n’a pas été dit ou lorsqu’on veut atténuer l’expression. Très souvent on a recours à la négation du contraire de ce qu’on veut exprimer. Par. ex.: en disant «ce n’est pas mal» on veut faire comprendre que «c’est bien». «Je ne dis pas non» veut dire que «j’y consens». «Le thé est-il chaud?» peut avoir une réponse: «Il n’est pas froid».


Ìåòîäè÷í³ ðåêîìåíäàö³¿ òà çàâäàííÿ äëÿ ñàìîñò³éíî¿ ï³äãîòîâêè äî ïðàêòè÷íîãî çàíÿòòÿ 2

 

Òåìà:«Les voies d’enrichissement du lexique français. Le fond héréditaire du français. L’évolution et le glissement du sens des mots».

1. Äëÿ ï³äãîòîâêè ïðàêòè÷íîãî çàíÿòòÿ ¹ 2 ñë³ä â³äïîâ³ñòè íà ïèòàííÿ:

1. Quelles sont les essentielles voies de l’enrichissement lexical du français ? De quels éléments est constitué le fond héréditaire du lexique français ?

2. Quelle est la différence entre le sens étymologique et le sens de base du mot ?

3. Qu’est-ce qu’on appelle «polysémie» et «monosémie» des mots ?

4. Quelles sont les causes extra – et intralinguistiques de l’évolution du sens des mots ?

5. Quelle est la différence entre la polysémie et la largeur du sens des mots ?

6. Qu’est-ce qu’on appelle «dégradation» du sens des mots ?

7. Quels procédés linguistiques s’appellent «tabous» et «euphémismes»?

8. Quel procédé s’oppose à la dégradation du sens des mots ?

9. Quelle est la différence entre les tropes métaphoriques et ceux métonymiques?

10. Quel trope métonymique appelle-t-on «synecdoque»?

2. Äëÿ ïîâíîãî ðîçóì³ííÿ ëåêö³éíîãî ìàòåð³àëó, âèâ÷³òü êëþ÷îâ³ ñëîâà, äîäàí³ äî òåìè ¹3 ïîäàíîãî ïîñ³áíèêà.

3. Äëÿ îòðèìàííÿ äîäàòêîâî¿ ³íôîðìàö³¿ çà òåìîþ ïðàêòè÷íîãî çàíÿòòÿ, ðåêîìåíäóºòüñÿ îïðàöþâàòè ðåêîìåíäîâàíó ë³òåðàòóðó:

1. Ëîïàòíèêîâà Í. Í. Ëåêñèêîëîãèÿ ñîâðåìåííîãî ôðàíöóçñêîãî ÿçûêà / Í. Í. Ëîïàòíèêîâà, Í. À. Ìîâøîâè÷. – Ì. : Âûñø. øê., 1971. – 231 ñ.

2. Ìåòîäè÷åñêèå óêàçàíèÿ è çàäàíèÿ äëÿ ñàìîñòîÿòåëüíîé ðàáîòû ïî äèñöèïëèíå «Ëåêñèêîëîãèÿ ñîâðåìåííîãî ôðàíöóçñêîãî ÿçûêà» / ñîñò. Äæàíäîåâà Ï. Â. – Õ. : ÕÃÓ «ÍÓÀ». – Ñ. 21–26, 30–39.

3. Ìóçåéí³ê ². Â. Ëåêñèêîëîã³ÿ ñó÷àñíî¿ ôðàíöóçüêî¿ ìîâè: Íàâ÷.-ìåòîä. ïîñ³á / ². Â. Ìóçåéíèê. – Õ. : ÕÍÓ ³ìåí³ Â. Í. Êàðàç³íà, 2006.

4. Òèìåñêîâà È. Í. Ëåêñèêîëîãèÿ ñîâðåìåííîãî ôðàíöóçñêîãî ÿçûêà (íà ôðàíöóçñêîì ÿçûêå) / È. Í. Òèìåñêîâà, Â. À. Òàðõîâà. – Ë. : Ïðîñâåùåíèå, 1967. – Ñ. 6–14.

5. Le Guern M. Sémantique de la métaphore et de la métonymie / M. le Guern. – P. : Larousse, 1973. – 153 p.


Devoirs à faire

Exercice 1.

Relevez dans le texte qui suit les mots monosémiques et les mots polysémiques et expliquez l’évolution du sens de ces mots.

Spécifiez les cas d’extension et de restriction, ceux de la dégradation ou de l’amélioration du sens des mots.

En 1854, Le Grande Chef Blanc à Washington offrit d’acheter une large zone du territoire Indien et promit une « Réserve » pour le peuple Indien. La réponse du Chef Seattle, publiée ici intégralement a été décrite comme la plus belle et la plus profonde déclaration jamais faite sur l’environnement.

Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L’idée nous paraît étrange.

Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?

Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d’insecte est sacré dans le souvenir et l’expérience de mon peuple. La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l’homme rouge.

Les morts des hommes blancs oublient le pays de leur naissance lorsqu’ils vont se promener parmi les étoiles. Nos morts n’oublient jamais cette terre magnifique, car elle est la mère de l’homme rouge. Nous sommes une partie de la terre, et elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos sœurs, le cerf, le cheval, le grand aigle, ce sont nos frères. Les crêtes rocheuses, les sucs dans les prés, la chaleur du poney, et l’homme – tous appartiennent à la même famille.

Aussi lorsque le Grande Chef à Washington envoie dire qu’il veut acheter notre terre, demande-t-il beaucoup de nous. Le Grand Chef envoie dire qu’il nous réservera un endroit de façon que nous puissions vivre confortablement entre nous. Il sera notre père et nous serons ses enfants. Nous considérons donc votre offre d’acheter notre terre. Mais ce ne sera pas facile, car cette terre nous est sacrée.

Cette eau scintillante qui coule dans les ruisseaux et les rivières n’est pas seulement de l’eau, mais le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons de la terre, vous devez vous rappeler qu’elle est sacrée et que chaque reflet spectral dans l’eau claire des lacs parle d’événements et de souvenirs de la vie de mon peuple. Le murmure de l’eau est la voix du père de mon père.

Les rivières sont nos frères, elles étanchent notre soif. Les rivières portent nos canoes, et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devez désormais vous rappeler, et l’enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos frères, et vous devez désormais montrer pour les rivières la tendresse que vous montreriez pour un frère. Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs.

Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin.

 

La terre n’est pas son frère, mais son ennemi, et lorsqu’il l’a conquise, il va plus loin. Il abandonne la tombe de ses aïeuls, et cela ne le tracasse pas. Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La tombe de ses aïeuls et le patrimoine de ses enfants tombés dans l’oubli. Il traite sa mère, la terre et son frère, le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre comme les moutons ou les perles brillantes.

Exercice 2.

Relevez dans le texte les métaphores et les comparaisons et expliquez comment a évolué le sens des métaphores.

Exercice 3.

a) Remplacez le mot «chose» par un terme plus précis :

1. Le chemin est une chose passionnante. 2. Que tu mettes ou non ton chapeau mou, c’est une chose sans importance. 3. La docilité est une chose bien utile à l’enfant. 4. Ce buffet est une belle chose. 5. Elle rassemblait les diverses choses nécessaires à la composition de cette sauce. 6. Le dépanneur a apporté toutes les choses nécessaires à son travail. 7. Tu as décidé de travailler régulièrement ? C’est une chose sage.

Exercice 4.

Expliquez par quel procédé a évolué le sens des noms dans les groupements des mots suivants :

a) la bouche d’un fleuve – la bouche d’un canon ; les dents d’un peigne – les dents d’une scie ; les bras d’un fauteil – les bras d’un fleuve ; le pied d’une table – le pied d’une montagne ;

b) coucou, zig-zag, croa-croa, miauler ;

c) lire un Balzac, jouer du Mozart, acheter un Petit Robert ;

d) manger une assiette, boire un verre, avaler une tasse.

 

Le thème ¹ 4. Formation des mots nouveaux. Notions préliminaires

On appelle formation de mots nouveaux l’ensemble de procédés de la création des mots à l’aide des éléments de la langue même.

Elle comprend les différents procédés de formation qui se réduisent aux groupes suivants.

Dérivation

1) Dérivation suffixale (addition de terminaisons spéciales) p.ex., penseur, labourage, aboutissement toussoter, etc.

2) Dérivation préfixale (addition de syllabes initiales): poser – apposer, poser, supposer, etc.

3) Formation parasynthétique par addition au radical d’une syllabe initiale et d’une finale à la fois: balle – emballer, ménage –ménager, bel – embellir, terre – terrer, etc.

4) Dérivation régressive (soustraction d’une syllabe): aristocratie – aristocrate, regarder – regard, etc.

La dérivation régressive sert le plus souvent dans le français moderne à former les substantifs à la base des verbes.

5) Dérivation impropre ou le passage des mots d’une partie du discours en une autre: malade - un malade, dîner - le dîner, tranchant - un tranchant, cinquième - un cinquième, etc.

En français n’importe quelle partie du discours peut former un substantif (se substantiver) par l’adjonction de l’article.

6) Composition. Composition (réunion de deux ou de plusieurs mots ou radicaux qui peuvent s’employer ou qui pouvaient s’employer avant comme des mots à part: chou-fleur, arc-en-ciel, essuie-mains, bonhomme, vinaigre.

Le français se sort de ce type pour le style littéraire: ukraino-français, politico-militaire, physico-mathématique, théâtro-thérapie.

Outre ces procédés essentiels de la formation de mots nouveaux ces derniers peuvent se former de plusieurs autres manières, notamment:

7) Par l’abréviation quand on réduit plusieurs mots à leurs lettres initiales qu’on dit et qu’on prononce comme un mot simple: P.T.T.; U.P., O.N.U., ou bien on réunit les syllabes de deux ou de plusieurs mots: Bat d’Af (bataillon d’Afrique), Veld-hiv (vélodrome d’hiver).

La coupure d’élément initial est appelée dans la linguistique aphérèse. Exemples: Colas (Nicolas), Toine (Antoine), car (autocar).

La coupure d’élément final est appeleé apocope: Di (Diane), prof (professeur), bachot (bachelier), para (parachute), prolo (prolétariat).

L’apocope se rencontre plus souvent que l’aphérèse, les types peuvent se combiner dans les mots: Mimil (Emil) – aphérèse+réduplication.

Enfin on forme des mots nouveaux en imitant quelques sons, certains bruits ou mouvements.

Ce sont là des onomatopées: tic-tac, frou-frou, zig-zag, etc.

L’analyse morphologique du mot nous permet de dégager dans la plupart des mots la racine, le radical et les affixes (suffixes et préfixes).

Dérivation suffixale

On appelle suffixe (du latin «suffixum» – placé après) la syllabe brève qui se place à la fin du radical et ajoute à l’idée exprimée par le radical des idées accessoires. Par ex., en ajoutant le suffixe – ure au radical verbal, nous obtenons les noms qui désignent le résultat de l’action exprimé par le radical blesserblessure; le suffixe -eur en s’ajoutant au radical verbal ou nominal y ajoute l’idée de l’agent d’action: labourerlaboureur, danserdanseur. Le suffixe -té, ajouté au radical d’un adjectif y ajoute l’idée d’une qualité abstraite: bonbonté, fermefermeté.

Ces exemples nous montrent que certains suffixes peuvent faire passer le mot d’une catégorie grammaticale à une autre. Mais les suffixes appréciatifs, c’est-à-dire diminutifs, augmentatifs, péjoratifs n’ont pas cette fonction: garçongarçonnet, riche – richard, vertverdâtre, etc. Ces dérivés appartiennent à la même partie du disñours que le mot simple.

 

Suivant la partie du discours que forment les suffixes, ils se subdivisent en suffixes nominaux (formant des noms et des adjectifs), suffixes verbaux (formant des verbes) et suffixes adverbiaux (formant des adverbes).

Les suffixes nominaux sont nombreux. Prenons à titre d’exemple le mot «feuille». Le nombre de noms et d’adjectifs qui en dérivent est considérable: feuillage, feuillée, feuillu, feuillaison, feuillard, feuilleret, feuillure, feuillet, feuillotte, feuilleton, feuilletoniste.

Quant aux verbes, il n’en a formé que deux: feuiller et feuilleter. Les suffixes, en s’ajoutant au radical, ordinairement, ne changent pas la forme de ce dernier: journal – journaliste, feuille – feuillée, feuillage, etc.

Mais il arrive parfois que le radical change:

1) la voyelle du radical peut changer, par exemple: poil – pelage, pain – panade.

2) la voyelle finale du radical peut tomber: Sahara – Saharien, Canada – Canadien.

3) la consonne finale du radical peut changer: arc – archet, zinc – zingage.

4) la terminaison du radical peut tomber: oiseau – oisillon, marmot – marmoillon.

5) l’orthographe du dérivé peut changer: col – collet, char – charrette.

Origine des suffixes français

Suffixes nominaux

La majorité des suffixes français sont d’origine latine, un petit nombre sont d’origine étrangère (germanique et méridionale) en outre il y a des suffixes de formation française.

La formation latine est double: suffixes d’origine «populaire» et suffixes d’origine «savante».

Cette double formation s’explique par la voie de la pénétration des mots latins au français: par la tradition orale ou par écrit.

Des premiers ont été dégagés les suffixes «populaires», des seconds – les suffixes savants.

Parfois le même suffixe latin a pris dans la langue française deux formes différentes, l’une populaire, l’autre – savante. On dit qu’en ce cas il y a doublet.

Les suffixes savants se sont moins écartés du latin que les suffixes populaires (en tout cas dans leur orthographe). Cela saute aux yeux si nous comparons les suffixes savants et populaires: -arium a fourni deux suffixes: -ier (populaire) et -aire (savant): écolier, fonctionnaire; -atorem -eur (pop.) et -ateur (savant): joueur et initiateur, penseur et dessinateur. Les suffixes savants qui remontent moins haut dans la langue que les suffixes populaires finissent parfois par les remplacer. Ainsi, -ence est bien plus productif que -ance. La grande extension qu’ont pris -ique, -isme et -iste témoignent de la plus grande productivité de beaucoup de suffixes savants en comparaison avec les suffixes populaires.

Suffixes d’origine étrangère

Le français a emprunté un petit nombre de suffixes aux langues étrangères. On trouve dans les plus vieux textes des suffixe d’origine germanique: -alt, -and, -ard,

-enc, -an, -and, -ain. Après la Renaissance l’influence méridionale amène -ade, ‑esque.

Suffixes de formation française

Nous appelons suffixes de formation française ceux qui ne dérivent pas directement de tel ou tel autre suffixe latin ou étranger.

Les suffixes latins et étrangers pourraient s’appeler suffixes primaires.

Les suffixes de formation français sont des formes élargies des suffixes latins et étrangers. Ils pourraient s’appeler secondaires.

Il faut pourtant citer comme exception à cette formation française le suffixe moderne (argotique) «î» dont l’origine s’explique autrement. «O» est un suffixe populaire de création récente. Il s’emploie surtout dans la langue populaire et doit son origine soit à l’abréviation, soit à l’analogie. Le suffixe «î» se substitue souvent à une autre terminaison: camarade – camarado, invalide – invalo, anarchiste – anarcho, bachot (bachelier), chicardot (chicard), garno (hôtel garni), Monparno - Monparnasse, prolo (prolétaire), proprio (propriétaire), sergo (sergent) etc.

D’après leur sens les suffixes nominaux peuvent être répartis en quatre catégories essentielles: 1) les suffixes qui forment des noms désignant les choses, 2) les suffixes qui forment des noms de personne, 3) les suffixes qui forment des noms abstraits, 4) les suffixes appréciatifs (diminutifs, augmentatifs, péjoratifs, etc).

Suffixes nominaux désignant des noms de choses

-ade (pop) – colonnade; -age, m (pop) – feuillage; -ail, m (pop) – gouvernail; -aille, f (pop) – ferraille; -ain, , (pop) – quatrain; -aine, f (pop) – douzaine; -aire, m (savant) – formulaire; -ard, (pop) – buvard; -as, m (pop) – plâtras; -asse, f – paperasse -at, m (savant) – internat; -ateur, m (savant) – réfrigérateur; -ature, f (savant) – armature; -ée, f (pop) – bouchée; -eau, m (pop) – ciseau; -elle, f (pop) – passerelle; -erie, f (pop) – blancherie; -ette, f (pop) – allumette; -euse, f (pop) –

batteuse; -ier (ière) (pop) – encrier, cafetière; -ine (savant) – aspirine; -ite (savant) – bronchite; -oir (-oire) (pop) – rasoir, conservatoire; -on, m (pop) – bouchon; -ure, f (pop) – armure, dorure.

Les suffixes -ine et –ite sont des suffixes savants, employés surtout dans la terminologie médicale: le premier pour marquer les produits chimiques, le second – les noms des maladies.

Suffixes nominaux désignant des noms de personnesles plus souvent employés: -ain, -aine, m, f (pop) – Américain; -aire, m, f (savant) – révolutionnaire; -ais, -aise, m, f (pop) – Anglais; -and, -ande, m, f (pop) – Normand; -ard, -arde, m, f (pop) – campagnard; -atèur, -atrice, m, f (savant) – agitateur, cantatrice; -eur, m, -euse, f (pop) – chauffeur, blancheuse; -ien, -ienne, m, f (savant) – praticien; -ier, -ière, m, f (pop) – menuisier; -iste, m, f (savant) – dentiste; -ois, -oise, m, f (pop) – Danois; -on, -onne (pop) – fripon.

Suffixes nominaux désignant des notions abstraites

-ade, f (pop) – bravade; -age, m (pop) – passage; -aison, f (pop) – déclinaison; -ance, f (pop) – assistance; -at, m (savant) – prolétariat; -ature, f (savant) – signature; -ence, f (savant) – prudence ; -erie, f (poip) – camaraderie; -esse, f (pop) – sagesse; -eur, f (pop) – grandeur; -ie, f (pop) – jalousie; -ise, f (pop) – franchise; -isme, m (savant) – marxisme; -ité, f (savant) – égalité; -ment, m (pop) – avance,ent; -, f (pop) – beauté; -tude, f (savant) – exactitude; -ure, f (pop) – rupture.

Suffixes nominaux appréciatifs

-aille (collectif et péjoratif) – canaille; -ard (augmentatif et péjor.) – gueulard; -aud (péjoratif) – rougeaud; -eau (diminutif) – renardeau; -elet, -elette (diminutif avec tendresse) – maigrelet, femmelette; -ereau, -erèlle (dépréciatif) – poétereau; -eron (diminutif, caressant) – moucheron; -et, -ette (diminutif, caressant) – jardinet; -illon, -illonne – oisillon; -on (diminutif, augmentatif) – ourson, ballon; -ot, -otte (diminutif) – menotte.

Tous les suffixes appréciatifs sont d’origine populaire.

Les suffixes nominaux comprennent non seulement les suffixes de substantifs, mais aussi ceux d’adjectifs. Grand nombre de suffixes de substantifs servent en même temps à former des adjectifs (suffixes de personnes et suffixes appréciatifs), tels que: -ain, -aine, -ais, -aise, -ard, -ature, -atrice, -aud, -éen, -elet, -et, -ette, -eur, -euse, -ien, -ienne, -ier (-ère), -in, -iste, -ois, -oise, -ot, -otte.

Outre ces suffixes communs aux substantifs et aux adjectifs il existe des suffixes adjectivaux particuliers, tels que: -able (admirable), -al (-alle) – national, -âtre (rougeâtre), -el (-elle) – accidentel, -esque (pittoresque), -eux (-euse) – joyeux, -ible (admissible), -if (-ive) – craintif, -ième (dixième), -ique (atomique), -u (barbu).

Suffixes verbaux

La dérivation verbale se fait exclusivement sur le type de la -ère conjugaison: mur – murer, ou de la seconde: lot – lotir. Pour les verbes du premier groupe la dérivation peut être immédiate comme dans l’exemple cité, ou médiate, comme dans poète – poétiser, rêve –rêvasser.

On ne trouve aucune formation française qui se modèle sur les verbes en -oir ou -re, c’est pourquoi cette conjugaison est dite morte. Les verbes en -ir. La dérivation en -ir était assez générale au Moyen âge, mais depuis cette époque elle a commencé à diminuer, dans la langue actuelle elle a presque cessé de produire. On peut citer un exemple: amerrir fait sur le modèle de atterrir. Comme les verbes du premier groupe, les dérivés du deuxième se forment: 1) des substantifs et 2) des adjectifs: a) brandir (bran, m), crépir (crèpe, f), garantir (garantie, f), meurtir (meurtre, m); b) aigrir (aigre), blanchir (blanc), bleuir (bleu), franchir (franc) etc.

Suffixes verbaux (dérivation médiante)

-ailler (appréciatif et diminutif) – ferrailler; -asser (dépréciatif et diminutif) – rêvasser; -eler (diminutif) – craqueler; -fier (savant, diminutif) – simplifier; -iller (diminutif) – sautiller; -iser (savant, diminutif) – égaliser; -onner – chantonner.

Le suffixe adverbial

Le seul suffixe adverbial est -ment. Il remonte au nom féminin «mens» qui voulait dire «esprit», «manière» et dont l’ablatif fait «mente». En latin l’adjectif jouait le rôle du déterminant auprès de «mens» et s’accordait avec lui en genre, c’est-à-dire était du féminin, c’est pourquoi, en français le suffixe -ment s’ajoute à l’adjectif féminin, exception faite pour les adjectifs terminés au masculin par une voyelle: joli – joliment.

La formation des adverbes en -emment et -amment s’explique par la forme du masculin et du féminin des adjectifs en -ent et -ant en ancien français (méchant, prudent). Les adverbes formés de ces adjectifs se prononçaient d’abord [ama – prydama], plus tard la voyelle nasale s’est dénasalisée devant une consonne nasale. La langue moderne continue à produire sur ce modèle les adverbes des adjectifs en -ent et -ant: élégamment, couramment, épatamment.

Certains adverbes de manière ont un «é» à la fin du radical: précisément, profondément, conformément. Cela s’explique par des flottement au XVII s. dans la prononciation de l’e féminin, de même que par des flottements de la formation de ces adverbes des adjectifs ou des participes (de précise ou de précisé).

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