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La synonymie et l’homonymie des suffixes
Plusieurs suffixes peuvent avoir le même sens et inversement, un même suffixe peut avoir plusieurs significations. Les suffixes exprimant la même idée sont appelée «suffixes synonymes». Par ex., pour exprimer l’idée de personne originaire de pays, le français possède les suffixes: -ais, -ois, -ien, -ain (an, and). Ex.: Français, Chinois, Italien, Américain, Allemand, Castillan. Pour exprimer l’idée d’une qualité abstraite existent les suffixes -eur, -esse, -erie, -té, -ité, qui, ajoutée à un radical adjectival, forment des noms féminins: fraîcheur, tendresse, étourderie, fermeté, gravité. Malgré leur synonymie ces suffixes ne sont pas interchangeables, c’est-à-dire qu’on ne peut pas les ajouter indifféremment à l’importe quel radical adjectival, mais seulement à celui qui est établi conformément à l’usage: ainsi de «tendre» on ne peut pas former que «tendresse». Pour former des noms d’agent de l’action ou de celui qui exerce une profession, un métier existent les suffixes qui peuvent s’ajouter aux radicaux verbaux et nominaux. Par exemple, -aire- notaire, -ateur – aviateur; -eur, -euse – mineur, -ien, -ienne – technicien, -ier – conférencier, -teur (trice) – acteur. La liste des suffixes synonymiques nous fait voir en même temps que plusieurs suffixes se répètent pour exprimer des idées différentes, c’est-à-dire que certains suffixes sont polysémiques. Par ex., le suffixe -ier (arum) forme les dérivés à sens bien variés. Ces dérivés désignent: 1) les noms de choses: (un soupier); 2) les noms de personnes: (serrurier, portier). Il sert à former aussi des adjectifs de signification différente: printanier. L’homonymie des suffixes résulte, d’autre part, du développement phonétique des suffixes qui à l’origine étaient des particules différentes.
Par ex., «-eur»,suffixe masculin, dérivé de «-atorem» et «-eur», suffixe féminin, désignant une qualité abstraite, dérivé de «-orem». La dérivation suffixale est un moyen de formation de mots très productif en français moderne, surtout dans le domaine des noms et des adjectifs. C’est la dérivation nominale par excellence. Dérivation préfixale Le préfixe est une syllabe initiale qui s’ajoute aux mots en leur communiquant une certaine nuance nouvelle. Les préfixes ne changent pas les mots à un tel point que les suffixes. Le suffixe peut faire passer le mot d’une partie du discours à une autre. Le préfixe n’a pas cette fonction. Les préfixes peuvent s’ajouter aux radicaux nominaux ou verbaux, mais ils forment respectivement de nouveaux noms (substantifs ou adjectifs) ou de nouveaux verbes. Par ex., les préfixes «dé(s)-», «in-», «mé-»(s), en s’ajoutant à un radical nominal ou adjectival forment des noms ou des adjectifs: honneur – déshonneur, fini – infini, content- mécontent. Différents préfixes étant ajoutés au verbe «poser» - exposer, imposer, interposer, juxtaposer, opposer, préposer, proposer, reposer» - n’en forment que de nouveaux verbes. L’apparition de mots nouveaux formés à l’aide des préfixes et surtout à l’aide des préfixes négatifs et du préfixe «re-» témoigne de la vitalité de cette formation dans la langue d’aujourd’hui. Origine des préfixes français Les préfixes français sont presque tous d’origine latine. De même que les suffixes, les préfixes sont les uns d’origine populaire, d’autres - d’origine savante. Beaucoup de préfixes latins étaient morts avant même la formation de la langue française, pourtant ils existent dans certains mots français, mais ne sont plus sentis comme préfixes, par ex. : ancêtres, antan contiennent le préfixe latin «ante-» . Dans certains mots le préfixe s’est tellement confondu avec le radical qu’il n’est plus reconnaissable, par ex., dans «aider» (adjudare), «emplir» (emplire). Grâce à leur double origine (populaire et savante) et pour des raison d’ordre phonétique et orthographique, les préfixes français présentent beaucoup de doubles. Un même préfixe latin prend des formes différentes suivant la voie par laquelle il pénètre en français: ad- (lat) – a- (pop) – ad- (savant); dis (lat) – dés-, dé-(pop)-dis (sav.); ex-(lat.) –es, ef, é-(pop) – ex (savant). La majorité des préfixes d’origine latine peuvent s’unir à des radicaux verbaux de même qu’à des radicaux nominaux. Les préfixes sont plus indépendants que les suffixes, ce qui s’explique par l’origine de certains préfixes qui sont d’anciens adverbes ou prépositions. Outre les préfixes d’origine latine, le français moderne possède des préfixes d’origine grecque. Ce sont des préfixes savants qui, la plupart du temps, ne s’emploient que dans la terminologie technique et scientifique, et sont des préfixes internationaux par leur signification et par leur emploi. Ce sont: a-, anti-, auto-, archi-, dys-, épi-, hyper-, hypo-, méta-, poly-, syn-, télé-. Le français possède un nombre insignifiant de préfixes d’origine étrangère. Ce sont des préfixes «ca» d’origine néerlandaise qui prend des formes «cal-», «cali-» et qu’on retrouve dans les mots «cafard», «cagot», «califourchon», le préfixe «para -» d’origine italienne (parapluie, parachute). De même que les suffixes, les préfixes se subdivisent en préfixes vivants, productifs et préfixes morts, archaïques qui se sont conservés dans un petit nombre de mots et ne produisent plus de mots nouveaux, tels, par ex., que: «for-, four-, fau-», qu’on retrouve dans les mots «faubourg», «forfaire», ou bien, les préfixes «mé-, mal-» qui ont produit plusieurs dérivés (médire, mépriser, malhonnête) et dans le français moderne ne produisent plus de mots nouveaux. Les préfixes les plus productifs en français moderne sont: «re-» (ré-) et «in-» (négatif). Les deux préfixes ont produits et produisent un grand nombre de mots, verbes et noms. Dans la langue parlée le préfixe «ré-» peut s’ajouter à n’importe quel verbe ou substantif avec la signification de répétition. Dans les verbes le préfixe «re-» outre la signification de la répétition (redire, refaire), peut signifier le retîur en arrière (retourner, refouler), la réciprocité (réagir), le renforcement (raffoler), la réintégration (réintégrer). Le préfixe «ré-» a la même signification que «re-», mais le dernier s’emploie ordinairement dans les mots d’origine populaire, tandis que le premier – dans les mots d’origine savantå. Dans les mots de formation française «ré-» s’ajoute aux mots qui commencent par une voyelle: agir-réagir. Certains mots où «re-» est élidé ont été remplacés par de nouvelles formes avec ré- (réapprendre, réhabituer). Dans d’autres cas, les doubles avec «ré-» sårvent à différencier le sens, par ex: rassurer et réassurer (répétition). Le préfixe «in-» (savant) est très productif, il désigne la négation. Il s’ajoute généralement aux radicaux nominaux (adjectivaux): inconnu, incrédule etc. «In» synonyme de «dans», ne se retrouve que dans les emprunts au latin (incorporer, infiltrer). Dans les formations françaises il est remplacé par le préfixe «en-» (enrôler). Valeur sémantique des préfixes La dérivation préfixale est par excellence une dérivation verbale. Dans la langue ukrainienne qui possède la catégorie grammaticale de l’aspect, les préfixes servent à l’expression de cette catégorie, par ex.: îá³äàòè – ïîîá³äàòè, ðîáèòè – çðîáèòè. En français il n’y a pas de catégorie grammaticale de l’aspect, les préfixes ne peuvent jouer un si grand rôle auprès du verbe français. Néanmoins, certains préfixes peuvent exprimer l’aspect perfectif, une action achevée. Tels sont les préfixes «par-», «re-», «sur-». La plupart des préfixes français ont la valeur lexicale analogue à celle des prépositions ou des adverbes dont ils sont issus. Dérivation parasynthétique La dérivation suffixale–préfixale (dérivation parasynthétique) verbale est très productive en français moderne. On use de se type de dérivation pour produire les verbes du I-er et du II-ème groupes. Les verbes du I-er groupe en «-er» se forment généralement des substantifs par l’addition du préfixe et du suffixe verbal : de «table» on tire «attabler», de «partie» – expatrier, rapatrier. Plus rarement les verbes en «-er » se forment des adjectifs : long – allonger, pire – empirer. Les verbes du 2-ème groupe en «-ir», par contre, se forment généralement des adjectifs et pour ce type de dérivation le suffixe «ir» est toujours productif: doux – adoucir, frais – fraîchir, riche – enrichir. Les substantifs forment sur ce modèle les verbes du 2-ème groupe très rarement. Dérivation régressive La dérivation propre se fait par l’addition d’un préfixe ou d’un suffixe, et elle a ordinairement pour résultat l’allongement du mot primitif: crier – récrier, criailler. Une autre manière de créer des mots nouveaux, la dérivation régressive, procède par sous traction d’une syllabe initiale ou finale. Cette dérivation a toujours pour résultat la diminution du mot: regarder – regard, visiter – visite, aristocratie – aristocrate. Formation postverbale On peut tirer d’un verbe un nom sans l’aide d’aucun suffixe. Les mots nouveaux formés de cette manière sont ordinairement des substantifs: galoper – galop, troubler – trouble; très rarement des adjectifs: déchausser – déchaux. Cette formation, très usitée en français, peut être considérée comme postverbale ou déverbal. On appelle souvent ces dérivés des «substantifs verbaux». Les substantifs verbaux peuvent être masculins ou féminins, pour beaucoup de mots on a des doublets. Les dérivés à l’aide des suffixes «-ment», «-erie» et «-ation» ont remplacé beaucoup de substantifs déverbaux: «accusé, consulte, dénoncé, tente» ont été remplacés par: accusation, consultation, dénonciation, tentation. Ces faits nous prouvent que malgré un grand nombre de substantifs déverbaux le procédé de la dérivation régressive est peu productif en français moderne. Dérivation impropre On appelle «dérivation impropre» le procédé par lequel on tire d’un mot existant un autre mot sans avoir recours à des affixes. I. La dérivation impropre peut faire passer les mots d’une partie du discours à une autre et, par conséquent, former des mots nouveaux. II. D’autre part, les mots peuvent être employés dans la fonction des autres parties du discours sans former des mots nouveaux.
La dérivation impropre attribue au mot nouveau les indices grammaticaux de la nouvelle partie du discours en changeant la sémantique du mot qui commence à designer un concept nouveau, change aussi sa fonction dans une proposition. Les substantifs peuvent être tirés des adjectifs. Les adjectifs qualificatifs ont formé nombreux substantifs qui désignent : a) des noms de personnes(noms communs): les grands, les petits, les jeunes, les vieux, un sourd, un saint, un immortel; noms propres: Lebruns, Legrand, Leroux etc. b) des noms de choses: un creux, un rapide, un imperméable, un quotidien etc. Les adjectifs numéraux ordinaux forment des substantifs qui désignent des fractions: deux cinquième, un tiers, un quart, une quinte (féminin de l’adjectif «quint» qui a été ensuite remplacé par «cinquième», mais s’est conservé dans «Charle Quint». Les pronoms possessifs forment des substantifs. Les formes verbales ont donné le plus grand nombre de substantifs tirés par dérivation impropre. Ce sont des infinitifs et des participes présents et passés qui sont les plus productifs. Le français possède un nombre considérable de substantifs tirés des infinitifs qui désignent le résultat de l’action ou un objet: le dîner, le souper, le déjeuner, l’être, le rire, le pouvoir, le vouloir et autres. Les participes présents et passés forment des substantifs qui désignent : a) des personnes (un associé, une mariée, un débutant, un passant) b) des choses et des notions abstraites (un arrêté, une entrée, une assemblée, un couchant etc. Certains adverbes de qualité (bien, mal), de lieu (derrière, devant, dedans, dessous, dehors) et autres ont formé des substantifs : le bien et le mal, le devant etc. Outre les substantifs, la dérivation impropre sert à former les adjectifs. Les adjectifs tels que: rose, lilas, fanfaron sont dérivés des substantifs: «la rose», «le lilas», «le fanfaron». Ce procédé est très productif en français moderne. Les participes présents et passés servent à former les adjectifs : charmant, voyant, affolé, gâté, confus etc. Les prépositions se forment de différentes parties du discours : outre (adverbe), excepté (part. passé), sauf (adjectif), pendant (part. présent) etc. Les conjonctions se forment des adverbes: quand, comme etc. Presque tous les mots invariables peuvent s’employer substantivement et sont du masculin. On dit: le oui, le non, le pourquoi, le contre etc. Certains de ces mots sont devenus de vrais noms tout en gardant leur fonction de particules (par ex., dehors). L’emploi du substantif en fonction d’adjectif est surtout fréquent dans le parler familier et vulgaire : un aplomb boeuf, un succès boeuf, un ton canaille, un homme cochon, un air gamin. Les adjectifs s’emploient comme adverbes : bas, haut, clair, cher, faux, juste, fort etc.
L’emploi de mots en fonction des autres parties du discours (ce qu’on appelle substantivisation, adverblisation, adjectivisaton) est très employé en français. La composition des mots ( Mots-composés) Les mots composés se forment dans chaque langue suivant les lois intérieures, les tendances qui caractérisent le développement de la langue donnée. Pour l’ukrainien, par ex., les mots composés résultent, la plupart des cas, d’un procédé morphologique, de la réunion des radicaux qui se combinent: ïàðîïëàâ, ïàðîâîç, plus rarement c’est le résultat de la réunion de deux mots: ìíîãîêóòíèê. Parfois c’est la composition par phrases (verbe à l’impératif + nom): ïåðåêîòèïîëå. Ces deux derniers cas sont des procédés syntaxiques. Par contre, en français ce sont les procédés syntaxiques qui dominent. F.Brunot dit qu’il n’y a point de formations françaises qui présentent la réunion des radicaux, mais seulement la réunion des mots. La réunion des radicaux se rencontre parmi les termes ayant un caractère international et formé des éléments grecs ou latins : oxygène, aérolithe, hélioscope, etc. Certains mots composés se sont complètement soudés et ne sont plus décomposables, tels que: gendarme, vinaigre, jeudi et les autres jours de la semaine, aubépine, etc. D’autres qui ne sont pas unis par l’écriture sont plutôt selon leur forme extérieure des locutions, des unités phraséologiques qui servent à nommer: 1. des objets, c’est-à-dire sont employés en fonction des substantifs: papier à lettre, femme de ménage, docteurs ès lettres, le chemin de fer, boite aux lettre; 2. des indices des objets: bleu marine, gris de perle, brun acajo; 3. des actions: faire mine, faire face, avoir affaire, avoir raison, etc; 4. des indices des actions: avec plaisir, avec soin, sans regret, par hasard. Les abréviations Les abréviations représentent un des moyens de la formation de mots nouveaux. Les abréviations se font pour des raisons de commodité dans les rapports officiels pour désigner une organisation, dans le domaine scientifique ou technique, désigner une nouvelle invention, un nouveau produit chimique. Si la chose est d’un emploi fréquent, le mot qui existait comme terme, pénètre dans la langue commune. Outre les abréviations qui ont un caractère de termes, la langue parlée et surtout l’expression familière tronque les mots déjà existants et forme des abréviations pour des raisons de la rapidité de débit. Il existe en français plusieurs types de mots abrégés. 1. Le premier type d’abréviations, c’est la réduction de plusieurs mots, désignant une dénomination quelconque, aux lettres initiales de ces mots qui se lisent ou se prononcent comme un seul mot. Ce type d’abréviations est appelé sigle. Remarque: En français les lettres initiales sont des majuscules suivies chacune d’un point.
Ces abréviations ont été introduites en Angleterre au XIX s. dans les sociétés sportives, puis se sont répandues dans d’autres domaines, en particulier dans le domaine des termes militaires, politiques et professionnels. De l’Angleterre ces abréviations ont pénétré en France et y sont maintenant d’un usage courant. Sans compter les abréviations universellement connues, telles que: C.G.T. (Confédération générale du travail), T. S. F. (Téléphonie sans fil), U. P. (Université populaire), P.T.T. à l’époque d’après guerre, en 1946, a été créée une abréviation internationale l’O.N.U. (Organisation des Nations Unies) dont la correspondante ukrainienne est ÎÎÍ. Une autre abréviation datant de la même époque et du même type est l’U.N.E.S.C.O. empruntée à l’anglais et qui veut dire «Organisation des Nations Unies» concernant les questions de l’éducation, de la science et de la culture). Tous les partis politiques sont connus à présent sous leur dénomination abrégée, par ex., S.F.I.O. (Section Française de l’Internationale ouvrière) – parti socialiste de France. Certaines abréviations de ce type prennent racine et donnent des dérivés, tels que «upiste» (étudiant de l’Université populaire), «cégétiste» (membre de la Confédération générale du travail), etc. Les abréviations du type des initiales forment des substantifs dont le genre grammatical est celui du nom déterminé qu’elles renferment: la C.G.T., la T.S.F. Le deuxième type d’abréviations est le type syllabique, qui comporte deux variantes: a) les syllabes initiales de chaque mot faisant partie d’une dénomination composée sont lues et prononcées comme un seul mot : Agit-prop. (agitation-propagande). Ce type d’abréviations se rencontre dans le jargon militaire : Le bat d’Af (Le Bataillon d’Afrique) ou dans celui de sports : Le Vel d’Hiv (Le vélodrome d’Hiver). b) Plus rares sont les abréviations formées de la première syllabe du premier mot et de la dernière du second: le margis (le maréchal des logis). La forme la plus usuelle de l’abréviation des mots de la langue courante, c’est «l’apocope», c’est-à-dire le retranchement de la dernière ou des dernières syllabes. Cette abréviation est française par excellence. Ce procédé de la formation des mots est propre à la langue française dès son origine. Les mots français se formaient des éléments du latin populaire en rejetant les désinences latines, ce qui rendait plus brefs les mots français: hospitalem >hôtel, augustum>août. Le nombre de ces abréviations est très grand et augmente tous les jours. Elles commencent même à être enregistrées par les dictionnaires. Elles sont fréquentes dans les parlers des professions: la typo(graphie), la coopé(ration), le sana(torium), le colon(el), le sous-off(icier), etc. Parfois les apocopes ajoutent au mot abrégé le suffixe populaire «o»: prolo, proprio, socialo, mécano, métallo, convalo (escent) etc.
4. Moins fréquentes sont des «aphérèses», c’est-à-dire le retranchement de la première ou des premières syllabes du mot : «car» tiré d’«autocar», «pitaine» de «capitaine», «cipal» de «garde municipal». Ces abréviations se rencontrent souvent dans les noms propres : Colas < Nicolas, Toine < Antoine, etc. L’abréviation sous ces différentes formes est donc un des traités caractéristiques de la langue parlée. Certaines de ces abréviations appartiennent à l’argot. Onomatopées Les onomatopées (du grec «onoma» – nom et «poieo» – je fais) sont des mots qui prétendent imiter certains bruits, tels que: le cri ou le chant des oiseaux et des bêtes, le son des instruments, le bruit que produisent les machines, certains mouvements ou certaines actions, le bruit qui accompagne les phénomènes de la nature, etc. L’onomatopée est toujours une approximation, jamais une reproduction exacte. La preuve en est que le plus souvent les onomatopées diffèrent beaucoup d’un pays à un autre. Par ex., le coq français chante «cocorico» ou «coquerico», le russe «koukourekou», le roumain – cacuriqu, l’espagnol – kikiriki, le danois – kykiliky, le suède – kukeliky, etc. Le corbeau fait en français croa-croa, en russe – Karr, en roumain – car, en espagnol – gra-gra, en danois – kra-kra, etc. Le thème ¹ 5. Les emprunts
Questions à examiner: 1. Les renseignements généraux sur les emprunts. 2. Les emprunts directs et indirects. 3. Les emprunts au latin et au grec. 4. Les emprunts aux langues étrangères. 5. Les emprunts aux langues romanes et aux langues européennes. 6. Les doublets étymologiques. Mots à retenir: 1. ancien (m) français – äàâíÿ ôðàíöóçüêà ìîâà 2. doublets (m) étymologiques – åòèìîëîã³÷í³ äóáëåòè 3. emprunter qch à qn – çàïîçè÷óâàòè ùî-íåáóäü ó êîãî-íåáóäü 4. emprunt (m) – çàïîçè÷åííÿ 5. emprunt (m) immédiat (direct) – ïðÿìå (áåçïîñåðåäíº) çàïîçè÷åííÿ 6. emprunt (m) médiat (indirect) – íåïðÿìå (îïîñåðåäêîâàíå) çàïîçè÷åííÿ 7. formation (f) savante – íàóêîâå óòâîðåííÿ 8. langue (f) commune – çàãàëüíîâæèâàíà ìîâà 9. latin (m) parlé – ðîçìîâíà ëàòèíñüêà ìîâà 10. mots (m) d’emploi fréquent – ÷àñòî âæèâàí³ ñëîâà
On appelle «emprunts» les mots d’origine étrangère. Une langue peut emprunter à une autre un mot pour exprimer un concept (une notion). Le lexique de chaque langue contient une certaine quantité de mots empruntés à d’autres langues. Les emprunts témoignent de la communication qui existe entre différents peuples: les peuples font un échange de leur expérience, enrichissent la science et la culture mondiale et s’enrichissent mutuellement. Les liens économiques, politiques et culturels entre les nations trouvent leur expression dans la langue; les nations plus développées sous tel ou tel rapport peuvent fournir à d’autres nations toute une série de mots de contenu correspondant. D’autre part, les emprunts d’une langue à une autre peuvent résulter de la lutte de deux langues dont l’une sort victorieuse. Donc, les emprunts sont une des sources de l’enrichissement lexical d’une langue. Le rôle et la place des emprunts dans le lexique d’une langue sont déterminés par les conditions historiques du développement de la langue donnée. Les emprunts peuvent être immédiats ou directs et médiats ou indirects. Ils sont immédiats lorsque les mots d’une langue s’introduisent sans intermédiaire dans le vocabulaire d’une autre. Ils sont médiats lorsque les mots d’une langue passent à une autre par l’intermédiaire d’une troisième langue. Les emprunts se font soit par la tradition orale, ordinairement à l’époque de l’analphabétisme, soit par écrit, à l’époque du développement de l’écriture. De nos jours les mots étrangers pénètrent par les deux voies: oralement, par la radio, et par écrit, au moyen de la presse. Cette dernière prédomine cependant. |
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